Drifter est un néologisme « franglais » qui vient de l’anglais « drift » qui, en français veut dire « dérive » ou « glissade ». Le drift est une discipline de sport automobile où le pilote montre sa virtuosité en faisant glisser sa voiture d’un côté à l’autre d’une piste revêtue de bitume.
Ce sport mécanique est né au Japon dans les années 1980. Des courses pratiquées sur les routes sinueuses de montagne appelées « tôge » sont les ancêtres du drift actuel. Ces courses sont illégales au pays du soleil levant et ce sont les « Zoku » qui les pratiquent.
Parmi ces derniers se trouvait le « Drift King », Keiichi Tsuchiva de son vrai nom. En 1988, le « Drift King » a participé au lancement de cette discipline sur circuit.
Le drift c’est quoi ?
C’est une technique où la perte d’adhérence du véhicule est volontairement créée. Ceci, à partir de la combinaison presque simultanée d’un freinage et d’une suraccélération. Le but est de réaliser un gracieux survirage. Sachez que le survirage est obtenu quand l’arrière de la voiture tend à glisser dans le virage.
C’est une discipline qui nécessite beaucoup d’habileté et de sang-froid. Elle est spécialement faite pour ceux qui aiment les sensations fortes et l’ivresse de la vitesse.
De nos jours, le drift connaît un engouement sans précédent. En effet, cet exercice acrobatique sur quatre roues attire de plus en plus d’adeptes.
Tout le monde peut se mettre au drift sans distinction de type de véhicule. Pour pouvoir s’y mettre, les éléments suivants sont nécessaires :
- Une voiture de type propulsion ou transmission intégrale de préférence, avec des équipements de sécurité tels que le harnais, l’arceau de sécurité et un bon carrossage. Le carrossage est défini comme l’inclinaison du plan de la roue par rapport au plan vertical. Suivant l’inclinaison des roues, le carrossage peut être positif ou négatif. Un carrossage est négatif si le haut de la roue est incliné vers la voiture. Il est propice pour le drift car il augmente la possibilité du véhicule de tourner.
- Un moteur assez puissant;
- Un endroit dégagé sans obstacle, genre grand parking ou un circuit.
Avant de se mettre au volant et de réaliser enfin ce premier drift, il faut savoir qu’il existe deux grandes catégories de drift :
- Le drift avec transfert de masse ;
- Le drift sans transfert de masse.
Pour ces deux catégories, il y a 6 différentes techniques qui donnent le même résultat.
Pour un drift avec transfert de masse, les techniques du « Braking », du « Feint » et du « Lift Off » sont utilisées.
La technique du « Braking » consiste à toujours freiner avant le virage tout en gardant une vitesse supérieure à la normale. Une fois le frein relâché, le véhicule se met en survirage. Le braking nécessite un bon réglage des amortisseurs. Plus ces derniers sont souples, plus le véhicule dérive, amplifiant ainsi le survirage.
Généralement le « Feint » est réalisé pour boucler un circuit. Pour une feint parfait, une fois dans le virage, un rapide coup de volant à l’extérieur, suivi d’une reprise vers l’intérieur va produire le phénomène attendu. En effet, ces coups de volant vont transférer tout le poids du véhicule vers l’essieu arrière et créent le survirage. Cette technique est appelée également « appel contre appel ».
Le « Manji » est aussi appelé « Lift Off » en anglais et « Choku-dori », ou « queue de poisson », en japonais. En plus du transfert de masse, l’utilisation du frein à main permet d’amplifier le survirage. Le principe consiste à garder la dérive le plus longtemps possible sur la ligne droite. En même temps, la dérive ralentit progressivement la voiture pour le prochain virage. Ceci est possible grâce au transfert de masse.
Pour le drift sans transfert de masse, la « E-Brake », la « Shift Lock » et la « Power Over » sont habituellement les techniques adoptées.
Le nom de la technique « E Brake » est dérivé du terme « Emergency braque » qui désigne le frein d’urgence, communément connu sous l’appellation « frein à main ».
Pour cette technique, le frein à main est rapidement tiré puis relâché. L’arrière du véhicule perd ainsi sa motricité. Avec une légère survitesse à l’entrée du virage, suivi d’une accélération et d’un contrebraquage bien dosé, le survirage est assuré.
Le « Shift lock » permet de donner plus de régime au moteur et de couple aux roues, créant ainsi une perte d’adhérence. L’astuce est de débrayer rapidement en pleine accélération.
Le power over consiste simplement à aborder un virage à allure modérée, puis accélérer brutalement en sortie de virage. Pour cette technique, il est nécessaire d’avoir à disposition une voiture puissante et de très bon pneus comme ceux de 1001Pneus.fr par exemple.
Avec ces quelques techniques, il est désormais possible de pratiquer le drift. Leur combinaison permet de réaliser des tours en drift. Mais attention, il faut toujours se souvenir que pour aborder un bon virage, il faut prendre la bonne allure. En ajustant la vitesse en fonction des virages, l’une de ces techniques peut être adoptée.
Comment drifter avec sa voiture ?
Avant de se lancer dans le drift, il faut bien se préparer tant sur le plan psychologique que sur le plan mécanique et technique.
En tant que sport qui requiert du sang froid et de la maîtrise, une bonne préparation morale est plus que nécessaire. Il faut donc rester décontracté en tout temps car il s’agit ici de prendre en main et apprivoiser son véhicule.
Sur le plan mécanique, il faut avant tout avoir à disposition le véhicule approprié. Habituellement, les voitures de drift sont des propulsions compactes et coupé sports de gabarit moyen. Mais pour débuter, une berline ou à fortiori une propulsion sportive fera bien l’affaire.
Sur le plan technique, il faut d’abord s’entraîner à effectuer un virage de 180°. Cet exercice est réalisé en utilisant un cône placé au centre d’un grand parking. La voiture est conduite au niveau du cône. Puis, essayez de faire un virage à 180° en serrant le frein à main.
Le freinage va faire glisser l’arrière du véhicule. Un virage parfait de 180° ne peut pas être obtenu du jour au lendemain. Il faut de la persévérance. L’entraînement doit être continué jusqu’à maîtrise parfaite de la technique.
Une fois la technique maîtrisée, il faut apprendre à contre-braquer. En roulant entre 50 et 60 Km/h, serrez le frein à main. En même temps, tournez le volant en direction du cône, et lorsque l’arrière de la voiture dérape, redressez en tournant immédiatement le volant dans la direction contraire. Sachez qu’une vitesse inférieure à 50 Km/h ne permet pas de tourner autour du cône.
Tout au long de l’exercice de contre-braquage, il faut essayer de contrôler la voiture pour l’immobiliser à un endroit précis prédéterminé. Il est aussi possible de décider, dès le départ, de l’angle qu’on va donner au véhicule et de définir ainsi son style.
- Le style « Show drift » nécessite plus de contre-braquage donc plus d’angle mais à vitesse plus lente ;
- Le style « Fast drift » requiert moins de contre-braquage, moins d’angle mais plus de vitesse.
Au fur et à mesure que l’entraînement avance, il faut augmenter progressivement la vitesse.
Il est maintenant grand temps de passer au drift proprement dit.
Pour réaliser un bon drift, on doit être à l’aise dans sa voiture. Donc, il faut assurer le bon réglage du volant ainsi que celui du siège.
Il est également important de désactiver tous les logiciels d’aide à la conduite.
- Comment drifter avec une propulsion à boite de vitesses manuelle ?
Pour ce type de voiture, ce sont les roues arrière qui reçoivent toute la puissance du moteur. Pour réaliser le drift, il faut accélérer et engager la vitesse deuxième, puis, appuyer sur l’embrayage et braquer. L’embrayage doit être complètement relâché lorsqu’on a commencé à braquer.
En même temps l’accélération est augmentée. La voiture va pouvoir tourner en fonction de l’augmentation de l’accélération.
- Drifter avec une propulsion à boite de vitesses automatique
Pour obtenir un maximum de couple moteur, il est préférable de verrouiller la boîte de vitesses sur une vitesse basse, de préférence la première. On accélère à fond en tournant le volant. Si cette opération est réalisée de manière correcte, un début de dérapage de l’arrière de la voiture est percevable.
En engageant le drift, il faut accélérer à fond. La voiture peut être contrôlée ensuite en gérant la puissance du moteur avec l’accélérateur.
- Réaliser le drift avec une traction
Il faut s’approcher d’un virage à une vitesse convenable, puis négocier le virage en serrant le frein à main, sans bloquer les roues arrière.
Durant tout le drift, la pédale d’accélération ne doit pas être relâchée. À défaut d’une accélération à fond, la pédale doit être maintenue au moins jusqu’à la moitié. Et lorsque la voiture réagit en commençant à sous-virer, il est nécessaire de serrer le frein à main plus fort.
Quand on sent que la voiture tourne trop, il faut relâcher un peu le frein à main, tout en accélérant de manière progressive.
Si on souhaite vraiment s’adonner au drift, le meilleur c’est de le faire avec une propulsion. Les tractions et les transmissions intégrales sont handicapées par leurs roues arrière qui ont généralement tendance à glisser transversalement.
Quelques conseils pour jouir des plaisirs du drift
Faire du drift avec un « Pick up » ou un « SUV » est formellement déconseillé aux débutants. Il faut disposer d’une solide expérience en la matière pour l’exécuter car ce type de véhicule peut se retourner facilement.
Maîtriser une voiture qui fait des pirouettes demande beaucoup de temps et d’expérience. Rien ne sert donc de courir, Il faut évoluer petit à petit.
Par mesure de sécurité, il faut toujours vérifier l’état des pneus après chaque entraînement au drift. Faites-les vérifier par un professionnel et changez-les au besoin. On doit toujours avoir en tête que conduire une voiture qui présente une usure inégale des pneus est dangereux. Il importe aussi de vérifier ses disques de freins.
Faire du drift sur les routes publiques est interdit par la loi. Conduire de manière dangereuse est passible de peines de prison dans certains pays.
Sur le plan technique, pour diminuer la vitesse rapidement, mieux vaut utiliser les freins plutôt que le frein à main.
Pour rester maître de sa voiture durant le drift, surtout quand on est débutant, il faut s’entraîner à une vitesse maximale de 60 Km/h.
Comment juger le drift ?
En tant que discipline sportive, le drift se fait en compétition. Lors d’un concours de drift, ce sont l’exécution et le style qui sont jugés.
Chaque année, le célèbre circuit automobile de Hockenheim accueille le concours du meilleur drift. Tous les types de voitures, des plus modernes aux plus anciens, en passant par la BMW 318i ou encore la Fiat 500 Abarth, participent à ce concours, où prime la figure.
Les différentes techniques utilisées par les pilotes, ainsi que les limites des voitures sont toutes connues des jury qui sont des experts en drift. Ils ont la responsabilité d’évaluer la trajectoire, la vitesse ainsi que l’angle. Ils sont également chargés de juger la qualité du spectacle et le contrôle du véhicule.
Il est important de savoir que des actions, comme foncer dans une autre voiture ou faire une tête-à-queue, visant à gêner l’adversaire, sont interdites. Elles entraînent l’exclusion immédiate du pilote.
Un concours de drift se passe en plusieurs étapes.
Pour la première étape, les pilotes inscrits passent par une séance de qualification en solo.
En « Battle », les sélectionnés participent aux rounds d’élimination Top 16.
Les vainqueurs doivent ensuite se qualifier dans le « Best 8 » ou les huit meilleurs en français.
La demi-finale ou « Final four » oppose les quatre meilleurs. Elle précède la grande finale qui va désigner le meilleur pilote.
Le drift est une variété de la glisse comme le roller, le skate ou le surf, mais en version sport mécanique. Actuellement, certains passionnés réalisent leurs exploits même en pleine circulation, au risque de créer des accidents.